3> mais il semble tout-de-même que quelque chose est en train de changer
mais quoi ?L'art est une question occidentale dont les racines rappellent constament à son origine héllénique.
Les outils philosophiques et esthétiques qui organisent ses dispositifs et stratégies sont formulées dans un langage aux racines hélléniques.
L'art tel qu'on l'entend en Occident, tel qu'il est soutenu par les institutions est une expérience universelle guidée par un langage alphabétique, dialectique et dichotomique.
Le désir d'universel laisse néanmoins la porte ouverte aux indicibles, et aux expériences innovantes sur l'être, le langage et le monde...
Cette ouverture offre la possibilité aux pratiques artistiques de s'interroger sur les paradigmes fondateurs en s'interrogeant sur les esthétiques somme autant de postulats.
Ainsi il est possible de s'interroger sur :
Existe-t-il un art de l'échec ?
Existe-t-il un art faible ?
Existe-t-il un art du renoncement ?
Existe-t-il une rébellion dans l'art ?
La question de l'art a-t-elle du sens ?
La question de l'art se confond-elle avec celle de l'existence ?
Y a-t-il une métaphysique cachée dans l'art ?
Imaginer un art possédant une téléologie comme celui du moyen-âge (alors qu'à l'époque l'art tel qu'on l'entend n'existe pas) !
Imaginons un art paradoxal et contradictoire ?
Y a-t-il une esthétique de la pensée ?
Est-ce que l'art n'est pas une autre façon de poser les questions qui ne peuvent s'énoncer ?
Probablement ce qui a changé, c'est la possibilité de s'interroger sur l'esthétique non plus comme une forme en soi, mais comme un postulat existentiel ; l'esthétique devient une idée probable ou potentielle du monde, mise en oeuvre et mise à l'épreuve par l'artiste.> est-ce dans le fond ou dans la forme ?
Ainsi l'art à changé dans le fond et dans la forme, car doté des possibilité de se mettre à l'épreuve lui-même à travers des expérimentations faites en son sein. Il est doté d'une propriété semblable aux mathématiques où le logicien vient à s'interroger à juste titre sur le fondement.
L'artiste peut choisir la question esthétique et son champs, par ailleurs librement se mouvoir selon la suite logique de ses questions.
C'est ainsi que dans le fond l'art à changé depuis Phidias et Praxitèle, mais leurs questions restent d'actualité, et pourront toujours trouver un éclairageinédits au gré des investigations conceptuelles de nos contemporains.
> est-ce le sens même de l'art, sa fonction sociale qui évolue ?
L'art est une expérience existentielle, dire que cela puisse avoir un sens dépend des convictions philosophiques, voir religieuses.
Cette question peut avoir une autre formulation : la vie a-t-elle un sens ?
Il est impossible de répondre en général à cette question.
Répondre à cette question possède une suite d'implicites qui nous lanceraient sur des chemins erronés :
L'art doit servir à la cohésion sociale ! (on est pas loin des institutions qui servent les politiques !...)
L'art doit aider le genre humain à être meilleur (on est immédiatement à proximité des scientologues !...)
L'art doit être de la rébellion contre le pouvoir quel qu'il soit (on est proche de Nike .... DO IT ! .... be yourself etc...)
L'art doit être l'expression du beau (piège pseudo-tautologique aboutissant à une délicieuse dilution du sens)
Il pourrait devenir un travail intéressant pour un(e) artiste que de lister puis de faire jouer toutes les propositions restrictives sur l'art,
le bout de l'expérience peut sans doute révéler autre chose. Vouloir doter l'art d'une fonction sociale est une erreur, la nature ontologique de ce phénomène ne peut se résoudre aux utilités sociologiques.
On connait les bénéfices et les aberrations de l'art procédant d'une fonction sociale. Les sociétés totalitaires l'ont parfaitement compris et on conçu d'efficaces produits esthétiques au bénéfice de leur discours.
Les leaders de la société de consommation, les responsables des pays occidentaux ont eux aussi compris le parti qu'ils peuvent obtenir de l'art.
Ils s'aident de l'art pour prononcer un discours de liberté qui nous dicte de consommer mieux et plus...
A leurs yeux l'art énergumène ne vaut que s'il aide le capital !
Ainsi l'art peut s'enseigner à HEC...
Mais aussi, et en même temps l'art est le lieu d'un propos libérateur...
Dispositif brutal et efficace de mise en lumière de nos interrogations diffuses et indicibles...> mais au fond, qu'attendons-nous de l'art ?
Attendre quoique ce soit de l'art est une erreur !
Si l'art joue les utilités, il se dote d'un cynisme et d'une bonne conscience qui rognent ses propriétés inattendues et existentielles, c'est un constat.
Développer cette phrase plus avant serait démolir le délicat équilibre que je cherche à faire sourdre dans les consciences.
L'art est un paradoxe dynamique qui ne nous dit surtout pas où être ! J'aurai souhaité le définir sous la forme d'un oxymore impénétrable !> artistes et faiseurs d'art - public et consommateurs d'art - diffuseurs...
rêve, distraction, connaissance, lien social...
quel rôle l'art doit-il jouer dans nos sociétés modernes ?
Pourquoi artistes et faiseurs d'art, il y a t il une différence... Parfois en philosophie tout comme en science l'énoncé de la question est plus important que la réponse !
Faiseurs d'art ou créateurs.... Godard constatait que si la dernière Citroên est une voiture de créateurs, il ne pouvait pas se reconnaître dans cette désignation..
Créateur, créatifs faiseurs d'art etc... sont des termes suffisamment dénotatifs pour avoir perdu beaucoup de sens !
La problématique de ceux que l'on nomme consommateurs d'art est totalement différente de celle des artistes .
Des frères Saatchi à celui qui achète une affiche de Renoir encadrée à Auchan, il ya un monde inconciliable, celui du pouvoir de la culture et de l'argent.
Mais les esthétiques de l'un et l'autre circulent dynamiquement et s'échangent à travers les outils de diffusions...
Ainsi ce que certains nommeraient le commun se transforme en exceptionnel et vice versa.
C'est un postulat esthétique eventuel ! Cela peut donner lieu à une investigation. C'est d'ailleurs assez commun, le Pop Art fut l'une des premières propositions constituées de ce processus esthétique.
Il y aura du rêve certainement de part et d'autre, mais les rêves sont indicibles tout comme les merveilleuses propriétés de l'art...
L'art n'aucun rôle à jouer ormis que d'être, c'est déjà bien suffisant...
Tout désir de lui faire jouer un rôle le réduit à ce rôle, et dilue ainsi les quelques surprises qu'il sait nous offrir.Stéphane Trois Carrés
artiste - Paris, FR