Qui sont les théoriciens au propos si péremptoires et qui osent affirmer de tels raccourcis expéditifs? Sur quoi repose de tels postulats? Le besoin de reconnaissance de la part de leurs auteurs dans un monde hyper-médiatisé où chacun est à même de devenir célèbre un court instant, ou pire sans doute croient -ils réellement à ce qu'ils disent. Au fond la reproduction sauvage -ou non d'ailleurs- n'est pas un évenement nouveau. L'artiste n'invente rien il traduit avec sa sensibilté des recherches engagées par ses prédecesseurs. Il ré-invente à la lumière des certitudes ou des doutes de son époque des réponses provisoires aux grandes questions métaphysiques que l'humain ne cesse de se poser depuis la nuit des temps.Il me semble plus pertinent de tenter de comprendre quelle motivation à pu pousser l'homme de Néenderthal à peindre des grottes, inventer des instruments de musique, autant de chose inutiles à sa survie plutôt que remettre en cause des procédés fussent-ils artistiques par peur ou méconnaissance de leur capacité...et de leurs limites. Cette peur de la technique, de la science, de la modernité (Internet, cyber-art, clonage)est liée à son contexte historique c'est une peur millénariste. La vraie question est purement éthique et ne relève pas spécifiquement du domaine artistique. Je la formulerai ainsi: On peut faire (techniquement), as-t'on le droit de faire (moralement)?
Bref pour pratiquer le web-art, j'ai plutôt le sentiment que l'art est bien vivant. Je rencontre des gens étonnants grâce au réseau, j'échange avec eux, je créé avec eux. J'ai même le sentiment que le réseau favorise un croisement des compétences entre des champs artistiques qui étaient jusqu'alors cloisonnés.Rencontre entre art plastique et art de la scène, écriture à plusieurs mains, musique et vidéos,arts et informatique... sortir de l'ambiance confinée de l'atelier pour risquer une bonne bouffée d'air pur dans l'expérience collective me semble un risque salutaire.
Enfin une toute dernière remarque, ou plutôt une suggestion. Parce que j'aime la notion de tripartition et parce que l'artiste est rarement le mieux placé pour parler de sa pratique et puisque manifestement les théoriciens sont parfois à côté de la plaque, pourquoi ne pas interpeller la partie sans laquelle l'artiste et le théoricien ne serait rien : le public.Thierry Vendé
web artiste, plasticien - Le Mans, FR