1> "la mort de l'art"... C'est difficile d'affirmer un telle chose, l'art est avant tout "une forme d'épanouissement de la créativité potentielle qu'il y a en chacun d'entre nous"... rien de plus naturel... c'est la chose la mieux partagée au monde de plus petit au plus grand et quelque soit le pays ou la culture. cet "épanouissement de la créativité" est universel mais pas toujours facile à atteindre, malgré les efforts d'éducation ou le progrès social, car il est souvent soumis aux contraintes économiques et sociales, condamné par les états et les religions et exploité par le commerce. Le "désir de culture" et le "besoin d'expression" est toujours vivant et il trouve chaque jour de nouvelles formes de partage, de nouveaux territoires d'expression ainsi que de nouveaux enjeux politiques aussi. Ce qui est en train de "mourir" (je préfere le mot "changer") c'est une certaine "économie" au sens large (commerce et culture) de la création et de la diffusion de cette création... Cette "création" artistique, scientifique et technique est en train de trouver une forme d'autonomie "provisoire" mais tout à fait "visible" vis à vis du pouvoir de régulation des médias, du marché et des officines institutionnelles.
Ce que tu évoques sous les vocables "sampling, copy/paste," mais aussi des protocoles comme gnutella, le gpl, copyleft etc. et l'échange "sauvage" (le wild de www) qui caractèrise si profondémment le passage à la culture "internet", c'est à dire inter-connection des "usagers" entre eux et avec eux des "producteurs", cet internet donc que tu évoques plus haut ne manquera pas de boulverser les dispositifs "marchants" et "institutionnels" de diffusion car ceux ci ne savent pas quoi faire de tous ces usagers prêt à "donner un coup de main"... à offrir leur aide... à se conduire en "citoyens/consommateurs autonomes".
On oublie parfois que le "moment de l'art" est surtout une aventure "humaine" et collective, un "moment de partage" unique dans l'existence quotidienne qui rapproche les individus plutôt qu'il ne les isole dans leurs satisfactions égoïstes et solitaires. Le commerce s'intéresse surtout aux marchandises produites par l'activité artistique car les marchandises sont soumises au principe de la propriété mais par contre les "discussions, échanges " et autres "oeuvres collectives" elles ne peuvent appartenir à personne en définitive, c'est bien ce qui caractèrise l'internet : être une oeuvre essentiellement collective... un réseau... une forme étrange de démocratisation de la communication !
Je n'accorde pas une grande valeur au mot "art" car je le trouve trop "intitutionnel" dans un pays aussi conservateur que la France (avec ses ministres etc.)... Un garage-kit manga, Matrix, Bjork, une photo de Natacha Lesueur, une vision de Delphes un matin d'avril ou une conversation avec Nicolas Bourriaud sont autant de moments artistiques qui modifient avec une égale force et pertinence ma "perception de l'existence"... donc ça agit comme si c'était de l'art... comme autrefois Brunelleschi modifiait la perception des "renaissants" avec ses "perspectives"...
Les temps changent, les temps se téléscopent, les vieilles catégories se perméabilisent, l'échange se généralise, le partage libre des informations s'impose.
...2> par "internet" évidemment...
Loz on the Net (André Lozano)
artiste pluridisciplinaire, web master - Metz, FR