L'hiver arrivait à pas feutrés de grand méchant loup.

Le jeu des mouvements révolus est-il vraiment résolu ?
Un soupçon de poudre magnétique pour exprimer l'inexprimable...

ELLE - Ces mouvements en spirale qui m'emportent vers l'avant
me tirent par les pieds, les cheveux, la tête
et le coeur
étiré en tous sens !
Rien que ce coeur, tu crois ?
Ecartelée, jambes ouvertes
Offerte.
Tu vois...

LUI - A force d'être de passage
passe-partout, passes magnétiques
les paumes tournées le long des nuits, âme broyée parfois
j'ai voulu tourner la page, plage sale à carreaux noirs et blancs
autrefois bleus. Ciel!

ELLE - J'ai peur. De l'invisible et de l'innommable.
Peur de moi. Peur pour moi.
M'anéantir de peur ou anéantir ma peur ?
En occultant mes sens et ma conscience
faire de la peur un art
l'abandonner aux autres...
Dis-moi.

LUI - Je suis dans une drôle de passe, d'auto-mutilation
pour blesser le passé
soumettre le présent
Excusez si pas d'excuse.
Ces excès qui m'excitent, excès de style qui t'exaspèrent.
Surtout, sers-toi. Serre, serre !
Mais l'hiver ?

un cahier à petits carreaux bleu ciel de fin d'été au bord de mer
elle ouvrit son frigo

un courant d'air marin s'engouffra dans sa manche

et fonça vers le Nord,

destabilisant l'anti-cyclône qui se tassa dans un petit coin

sous son aisselle.

un soupçon de poudre magnétique plus quelques infinitésimales...

mais le temps s'impatientait et ils partirent à travers champs
crins au vent

tl87