au
bord du fleuve, à genoux sur les galets qu'un filet d'acier retient,
je rêve penchée sur la géométrie parfaite du calice
vert strié de violet d'une orchidée sauvage
des enfants s'ébattent autour de moi, leurs cris m'agacent mais sans
troubler mon rêve
ce rêve qui me porte sur l'autre rive
une forêt
sombre
un monde inconnu qui m'attire et m'effraye
quels êtres vivent là ? êtres étranges, peut-être monstrueux, peut-être sanguinaires ? mes yeux cherchent à deviner leurs courses et leurs ébats que je ne peux imaginer
ma main gauche dans la main de ma mère, nous traversons une pinède, la lumière se rit de l'ombre sur la surface narquoise d'un étang ; un groupe de lys jaunes s'épanouit avec orgueil ; j'aimerais marcher sur l'eau et voler ces joyaux naturels, faire de leur beauté la mienne
mais un pas frôle l'herbe brûlée de soleil, quelqu'un marche là, derrière nous ! ma mère serre ma main ; plus vite ! qui nous suit ? un monstre peut-être... ou simplement un homme ?
qui se cache dans ce vide, là dans notre dos ? qui ?
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