Wudang Michuan Tai Ji Quan Maître Tian Li Yang apparaît et me demande ce que je souhaite apprendre lors de ma formation dans son école : la troisième et dernière partie de la Michuan Wudang Tai Ji Quan, l’une des formes traditionnelles des Monts Wudang.
Michuan signifie secrète, car ces formes se transmettaient exclusivement de maître à disciple jusqu'au début du 20e siècle.


Taï Ji Quan, Boxe du Faîte Suprême Cette ‘boxe’ (combat à mains nues) créée par Zhan San Feng, moine taoïste (XIII / XIVe s.), représente le fin du fin des Arts martiaux internes. Alliant lenteur et fluidité des mouvements à la plus grande précision et la complexité des enchaînements, cette chorégraphie, qui enchante par sa beauté lorsque pratiquée comme il se doit, n'en est pas moins un redoutable. Art martial de défense, par utilisation voire retournement de la force d'agression de l'attaquant.La difficulté du Taï Ji est, notamment, dans la précision des mouvements, les pas et la position correcte des pieds et des mains, les rotations à partir du bassin, la juste orientation de chaque partie du corps et du regard... Pratiqué très lentement, même le plus petit défaut se voit, et rien n'échappe à un regard averti.
Le Taï Ji, discipline exigeante, demande donc exactitude, relâchement (fàng sòng), mémoire... mais les bénéfices, physiques et psychologiques, sont immenses !

 

L'école de la patience Lors des exercices de QI GONG (Chi Kung) que nous pratiquons en groupe, Maître Tian est prodigue en explications ; Fabienne et Romuald, deux élèves parlant le chinois, nous traduisent l'essentiel.Dans mon étude de la dernière partie de la forme Michuan, c'est parfois Maître Tian parfois Ming Yue qui me montrent un nouveau mouvement (un mouvement est un court enchaînement de postures). Ils ne montrent le mouvement suivant que quand on pratique correctement le précédent.Ces mouvements, je les répéterai inlassablement pendant des heures, parfois des jours, des dizaines, voire des centaines de fois. Maître Tian vient me corriger, encore et encore ; il est un modèle de patience et de bonne humeur. Il me montre les mouvements et m'explique en chinois, je ne comprends pas les mots, mais ses gestes, ses regards, ses intentions se frayent aisément un chemin et tout est parfaitement clair.
"Mang, mang !" Lentement, lentement ! Lentement mais avec précision ! Son exigeance est grande. Perfectionniste Maître Tian ? sans aucun doute... ça tombe bien, je le suis aussi.

Mais il existe d'autres Arts martiaux internes tels que le BaGua Zhang, autre forme de combat à mains nues basée sur les 64 hexagrammes du Yi King, où l'on évolue suivant des cercles et spirales autour de l'adversaire ; l'une des boxes les plus redoutables.
Et le Xing Yi, également à mains nues, avec des déplacements en ligne droite ; et aussi la forme hybride Xing Yi - Bagua.
(Morihei Ueshiba, créateur de l'Aïkido, a étudié le BaGua Zhang en Chine).
Sans oublier la magnifique Epée de Wudang, tout aussi spectaculaire qu'efficace.
Les étudiants chinois du LiYang Institute pratiquent aussi bien les arts internes qu'externes, car il existe du Gong Fu (Kung Fu) de style Wudang. Par ailleurs, tout serait du Gong Fu, puisque la signification est 'maîtrise' du travail ou de l'exercice...

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