Wudang Tour Wudang Shan est un bourg d'environ 50.000 habitants, et par sa faible densité (pour la Chine), les chinois le qualifient de village. Il y règne, pour nous européens, une atmosphère inhabituelle, un quelque chose de la campagne en ville, ou le contraire. Les trottoirs, larges de plusieurs mètres, accueillent tous les jobs possibles : on y voit de petits potagers côtoyer des ateliers de mécanique, de réparation d'électroménagers, une foule de vendeurs de spécialités chinoises...
Installés sur des (très jolies) chaises de bambou, autour de tables basses ou à même le sol, des joueurs de cartes.Tout ce monde s'active bruyamment, il y a comme une ambiance de foire champêtre, de marché, mais l'architecture fait penser à une ville moderne en mini : buildings, supermarché, centres commerciaux, marché aux puces, net bar ainsi que de nombreux et superbes magasins d'armes (épées, lances...), et une grandiose gare de trains jamais terminée.


Minimalisme et capharnaüm L'aseptisé de certains commerces, le luxe de certains hôtels, côtoie la saleté et la débrouille. Les détritus s'amoncellent en de nombreux endroits car la voirie est peu organisée. Les paysans, habitués à composter, ont du mal avec les déchets en plastique et métal. Ils compostent toujours, mais hélas, cela ne se recycle pas spontanément (ceci est une explication toute personnelle du problème, que je ne suis pas seule à adopter...).

Massage chinois Le dimanche soir, Lüer, un professeur de QI GONG allemand, m'invita à l'accompagner en ville pour un massage chinois. Pleine de curiosité, je voulus me faire masser aussi. Accompagnés de Ming Yue, dans une maison quelconque d'une venelle sombre, nous entrâmes dans le cabinet de massage. Deux frères, aveugles, y opèrent, assistés par l'épouse de l'un d'eux. Le plus âgé et costaud porte des lunettes noires. C'est un Maître, et il ne vient que le dimanche soir. Coup de chance !
Dans la petite salle d'attente, deux affiches représentent le corps humain recto-verso constellé de points et traversé de vaisseaux : ce sont les méridiens et les points d'acupuncture. Dans le cabinet, deux tables de massage ayant vécu, tout ici exprime un niveau de vie plus que modeste. Lüer signale le problème qu'il aimerait que l'on traite, Ming Yue traduit. Son massage ne durera pas trop longtemps. Quant à moi, je me contente de me coucher sur le ventre, et c'est à six mains que je serai massée, palpée, triturée, pincée, fessée, enroulée, croquée, ...Les masseurs discutent entr'eux, penchés au-dessus de moi, il me semble qu'ils s'échangent impressions et diagnostics.
Couchée sur le dos, c'est au tour du visage : crâne, front, nez, yeux, oreilles, gorge. Ventre, cuisses, jambes, doigts des mains et des pieds, rien n'est oublié...
Acupressure, acupuncture (à l'aide d'un ongle acéré que la femme me plante dans le creux du genou). Insupportable et douloureux par moments, ce never-ending massage aura raison de noeuds à ma colonne vertébrale qu'un ostéopathe chevronné, en Belgique, n'avait pas su soigner.
A la sortie, nous rencontrons Maître Yuan, directeur et professeur d'une autre école, venu aussi se faire masser.

suit >>