Beijing 
Mon avion atterrit à Beijing vers minuit. Pour trouver un taxi, je suis 
les autres passagers qui se dirigent vers la sortie. Tout est parfaitement indiqué 
en chinois et en anglais, il n'y a qu'à suivre les panneaux.Pas de problème 
avec le taximan, oui il a bien enclenché le compteur, sans que j'aie à 
le lui demander. Arrivés à l'hôtel, il me donne le ticket, 
tout va bien. Mon hôtel se situe près des hutongs, les vieux quartiers.
L'hôtel, un 4 étoiles, est à un prix dérisoire. Ma 
chambre est confortable, la décoration, classique et sobre mais coquette. 
La nuit fut bonne.
Youlan Youlan, une amie de Maître vint me chercher à 
l'hôtel pour une promenade. Nous nous étions écrit mais jamais 
vues. Je découvris une dame charmante, coiffée d'un large chapeau 
de paille. Elle m'emmena le long de longues avenues bordées d'arbres, puis 
dans les hutongs, très peu animés à cette heure. Vers 11h30, 
nous entrâmes dans un restaurant bien connu de Youlan, pour déguster 
des spécialités locales, dont le délicieux canard de Pékin, 
laqué, doré et rose, fondant et parfumé.Il y avait du monde, 
des familles complètes, parents, grand-parents, enfants et petits-enfants, 
qui mangeaient avec appétit et bonne humeur.
En Chine, et cela m'a surpris, on peut amener ses propres boissons : thermos de 
thé, eaux, vins et alcools... et emporter les restes du repas, dans des 
raviers appropriés fournis par le restaurant.
Après le repas, nous marchâmes encore une heure au bord d'une pièce 
d'eau bordée de pagodes anciennes très belles. Ensuite Youlan, qui 
avait à faire, me conduisit jusqu'à l'entrée du Baihai Park 
et, en chemin, s'arrêta à une échoppe pour m'acheter une ombrelle 
et une bouteille de thé. "Toutes les chinoises ont des ombrelles en 
été" me dit-elle, avec son charmant sourire.
Baihai Park et les Hutongs. Que de splendeur !Autour d'un lac, les Palais d'eté 
des Empereurs, le Temple des Lamas, et bien d'autres palais, jardins fleuris, 
pièces d'eau, roches et ponts, passerelles, pagodes, tours et stupas... 
Je flâne pendant plusieurs heures sans me lasser. Au bord de l'eau des kiosques 
ombragés, de la musique, des aplaudissements. Je m'approche, des couples 
de danseurs glissent au son d'une musique chinoise interprétée par 
un petit orchestre : une femme qui chante très agréablement et joue 
de la caisse claire, un homme qui joue de l'harmonica. Cette musique a d'étranges 
accents latino... Un homme d'environ 65 ans, en short de sport, danse seul en 
ouvrant largement les bras. Ses bras comme des ailes souples dessinent des spirales 
et trahissent le pratiquant d'Arts martiaux internes. Un peu plus loin d'autres 
couples dansent au son d'une chaîne hifi portable. Le public applaudit. 
C'est ravissant !
Mais le temps passe et je n'ai vu que la moitié du site. Il me faudra revenir, 
c'est évident.
Les hutongs sont les vieux quartiers de Beijing, de petites ruelles bordées 
de maisons grises construites entre 1271 et 1911 sous les dynasties Yuan, Ming 
et Qing.Des boutiques de toute sorte, toutes coquettes, certaines très 
raffinées... qui donnnent envie de tout acheter. Des bars séduisants 
et comfortables vous incitent à vous laisser aller et passer un bon moment. 
Je fais quelques achats puis, à la tombée de la nuit, rentre tranquillement 
à l'hôtel.
Back home Cela fait aujourd'hui une semaine que j'ai quitté 
Wudang Shan, mais mon esprit est resté là-bas. L'école me 
manque, la Chine me manque ! Un léger fil de soie me lie à ce lieu, 
à ce peuple qui, contre toute attente et plus que tout autre, a su conserver 
son humanité et préserver ses légendes.
Mais ce n'est qu'un témoignage, une expérience, la mienne. D'autres 
peut-être vous diront le contraire...
Ai-je eu de la chance ? Voyager seule dans un pays inconnu et si vaste, avec juste 
quelques rudiments de mandarin, sans organisation aucune sauf la mienne, m'a procuré 
quelques moments d'angoisse. Le mur de la langue est une réalité, 
et les distances, énormes ! Et pourtant, j'avais décidé d'avoir 
confiance, de taire ces pulsions d'inquiétude qui m'assaillaient parfois.
C'est ainsi que je suis partie, comme en rêve, vers une lumière qui 
m'attire depuis longtemps.Et je suis persuadée que ce silence que j'ai 
su faire en moi, cet apaisement que j'ai su trouver, ce sont les Arts martiaux 
internes qui me l'ont enseigné. Août 2009