| Aliette Guibert - Paris (FR) « 
		M'expliquer suppose que je parle de mon contexte... Il 
		me semble que l'avenir des artistes en ligne est de s'auto-produire, leur 
		art intègre organiquement la production. D'ores et déjà 
		ce sont des entrepreneurs, qu'il s'agisse de leurs ressources personnelles 
		ou professionnelles par ailleurs réinvesties ici dans un cadre 
		gratuit, de leurs budgets conquis, ou de leurs outils en progrès, 
		les plus dynamiques d'entre eux de toute évidence sont producteurs. 
		Et ceci, non seulement "in" mais encore "off" line 
		dans le cadre d'installations muséographiques exceptionnelles (art 
		contemporain en projets diversifiés auprès de partenaires 
		institués : municipalités, conseils régionaux, ministères 
		concernés, fondations privées tel Kozen par exemple, certaines 
		banques sponsors, etc...)  A 
		partir de cela tout est possible. Toutes les tendances s'assimilent dans 
		le cadre d'application socio-anthropologique, où sont définis 
		ces apparaîtres d'art aujourd'hui, comme des ensembles poïétiques en 
		citoyenneté planétaire, qu'elle soit urbaine ou celle des 
		réseaux. Peu importe que l'on soit davantage éditeur ou 
		producteur, entendre plus écrivain ou plus graphiste, ou cinéaste, 
		et peu importe que les arts traditionnels soient ressaisis, cités, 
		ou collés, dans le cadre de l'objet avant-gardiste des nouvelles 
		technologies, puisque la technique et donc les arts techniques en sont 
		le fondement immémorial. Quant aux nouvelles technologies, elles 
		ne sauraient plus être l'avant-garde elle-même, sauf secte 
		ou corporatisme lié au code professionnel, parce que le consensus 
		politique lié au pouvoir n'est plus le projet révolutionnaire, 
		émergeant des pratiques dialectiques de la lutte des classes. www.criticalsecret.com 
		énonce cela de façon radicale dès le début, 
		ni comme opinion ni comme manifeste, mais en actes créatifs, y 
		compris à travers des formes liées à l'identification 
		critique du Web. Il n'y a pas de critère en art aujourd'hui, sinon 
		sa capacité de circuler. J'ai donc voulu marquer une différence 
		dans la perception "intelligente", relative à une coexistence 
		surprenante des contenus, au regard des spécialisations habituelles. 
		Une sorte d'aventure. Il s'agit non de savoir mais de pensée perceptive, 
		d'un appel à l'intuition de la connaissance, en tant qu'elle ne 
		se reproduit pas mais s'induit autrement. Libre à qui veut en connaître 
		davantage de s'investir personnellement par ailleurs... mais ici, rien 
		n'est dicté ni ré-interprété, tout est en 
		autonomie de points de vue et livré brutalement, à l'effet 
		de la conscience critique. Quant 
		à moi, je viens à la fois du cinéma, de la télévision 
		et de l'édition, mais toujours sous l'angle de la conception ou 
		de la création, où j'ai exercé des activités 
		techniques ou éditoriales avec ou parmi les autres, comme assistante, 
		ou des activités de production, de réalisation ou d'auteur 
		en mon nom propre, mais aussi émergeant des dernières avant-gardes 
		modernes et post-modernes, dans des groupes de recherche relatifs au domaine 
		du design (citée dans le dictionnaire mondial du design avec le 
		groupe Eta 1 pour des expositions à Paris, à Venise et à 
		New-York, en 1966, 1967 et 1968), ou au contact de mouvances intellectuelles 
		telle Utopie, puis dans les groupes politiques qui supposaient encore 
		agir le projet révolutionnaire à l'issue des années 
		60 etc... Je me suis donc édifiée du pragmatisme à 
		la fois dans le domaine professionnel et dans le domaine intellectuel 
		liés à l'évolution de la pensée, de la littérature 
		et des arts critiques. Je pense opportun d'agir aujourd'hui à la 
		périphérie des perspectives globales, et en "masse 
		critique" (au sens de la thermodynamique) de celles-ci, donc en partie 
		inexplicables (d'où le terme de secret). Lasse 
		des rapports de force, j'ai décidé de monter ma propre entreprise, 
		mais dans un cadre multimedia qui me permettrait de revenir aux plasticités 
		artistiques intégrées au domaine de la pensée. Bien 
		sûr c'était en vue d'une autonomie pour l'expression du radicalisme 
		ou des ruptures formelles, donc je ne pouvais tomber dans les bras des 
		financiers... De plus je n'avais pas d'argent personnel. J'ai donc imaginé 
		possible cette société alternative, concept édition-production 
		à faible capital, à partir de la loi française sur 
		la presse et l'édition, et obtenu finalement le Kbis (six mois 
		de bataille) et la labelisation INSEE du spectacle, comme n'importe quelle 
		société de production de programmes éditoriaux de 
		télévision. D'après la chambre de commerce de la 
		ville de Paris, cette société mixte à faible capital 
		fonde un statut nouveau des sociétés anonymes appliquées 
		aux nouvelles technologies. Il y a des contraintes, il faut tenir des 
		rythmes, trouver de nouvelles ressources...  Criticalsecret 
		alentour nourrit d'autres projets ou est nourri par d'autres projets ; 
		dans le cadre de la SA, il peut devenir un corps secondaire, n'étant 
		pas un objet commercial, mais il vivra toujours comme objet symbolique 
		premier, le lieu possible et singulier des expériences limites 
		ou risquées représentées. Aliette G-C. » 
 
 "Une revue en ligne qui paraît tous les deux mois, art en général, littérature, philo etc... tout ce qui peut se faire de qualité sur le web y trouve sa place (textes , photos, animations, vidéos...). Les intervenants sont variés, personnalités du net et d'ailleurs s'entendent à la confection de chaque numéro en regard du thème choisi. L'ensemble est à la fois attractif et très rigoureux, les contenus se veulent à l'écoute, incisifs et surprenants mais avec la distance et le brin de folie suffisants pour ne pas devenir ennuyeux. Une réussite !" |