Nombril

centre vital, souvenir de l'avant
de la vie accrochée à la mère 

première séparation 

première blessure 

cicatrice sacrée

où je glisserai mes doigts et tu riras 
ma langue et tu soupireras 

mes ongles et tu crieras 

nombril, profond labyrinthe 
où tu te perds quand tu m'oublies 

dans la contemplation de toi 

T.Laï

 

Yves Pazat

Rennes, France

Petit nombril...

Petit nombril, que mon penser adore,
Et non mon oeil qui n'eut onques le bien

De te voir nu, et qui mérites bien

Que quelque ville on te bâtisse encore ;

Signe amoureux, duquel Amour s'honore,
Représentant l'Androgyne lien,

Combien et toi, mon mignon, et combien

Tes flancs jumeaux folâtrement j'honore !

Ni ce beau chef, ni ces yeux, ni ce front,
Ni ce doux ris ; ni cette main qui fond

Mon coeur en source, et de pleurs me fait riche,

Ne me sauraient de leur beau contenter,
Sans espérer quelquefois de tâter

Ton paradis, où mon plaisir se niche.

 

Ronsard, 
Recueil : Premier livre des amours