Qui
es-tu (en tant qu'artiste) ?
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pol guezennec, 39 ans, artiste de diffusion régionale le plus souvent,
exceptionnellement au-delà,
travail
de peinture (et dessin, etc) depuis 83 qui se poursuit
investi
depuis 95 environ dans des processus "multi-media-le premier qui
m'tombe
sous la main"
de partage et de sculpture sociale, recourant à l'internet, à
la
sculpture,
aux situations et dispositifs
avec un primat de la pratique (le réel, râpeux) sur la théorisation
(le
virtuel, phantasmé).
ainsi mes oeuvres à géométrie variable permettent-elles
à quiconque le souhaite
de trouver une place
dans une oeuvre d'art.
ça
m'aurait plu de trouver cela à un moment,
quelque chose de totalement ouvert.
Alors je l'ai inventé comme j'ai pu dans mon coin
afin que les autres peut-être qui le chercheraient
aient une chance de le trouver.
je
le trouve moi maintenant
(ta proposition par exemple)
comme cesare pavese a écrit
"les choses adviennent
losqu'on a cessé de les désirer"
(je
me suis un peu blindé
mais je suis bien content quand même ;-)
Principales
thématiques :
culture locale/globale, Les Murs Baladeurs, lieu commun-sculpture
sociale
avec des artistes amateurs et des artistes invités,
autour de l'"identité" régionalo-maritimo-touristique de
la breutagne.
confrontation de la culture artistique à la culture locale et
réciproquement.
chacune doit faire "avec" l'autre.
anti jacobin, anti balkans, anti pouvoir.
conviction
que le contenu de l'oeuvre importe peu désormais,
seuls comptent la puissance de feu
en diffusion-promotion-communication
la force de pénétration, le "push"
(qui comme tout le reste
n'a pas attendu internet pour s'inventer et s'exercer.
évidemment
ça ne me fait pas plaisir.
mais ça me rend très cool vis-à-vis de la "modernité"
militante de ce
medium.
Qu'est-ce
qui t' intéresse dans l'art collectif en réseau ?
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le décloisonnement, le partage des choses.
la transdisciplinarité (pour causer intelligent)
j'ai assez expérimenté pour penser à raison que
l'art doit être partagé souvent, il doit se retremper dans
le réel,
par exemple celui de la culture de ceux qui ne le connaissent pas,
pour pouvoir mesurer son point de fusion par rapport à l'humain,
pour prendre sens collectif
ou avoir une petite chance de.
que reste-t-il des égyptiens?
pas l'hypercontextuel.
le général, ce qui peut nous toucher,
ignorants en égyptologie
historiquement,
j'appartiens à une générations d'artistes
scientifiquement divisés et isolés
(des fois que les institutions-et-le-marché me remarqueraient et
pas le copain).
je trouve donc un grand plaisir exotique et boy scout aux actions
collectives.
j'avais 8 ans en 68 et je regardais les mecs rougeauds défiler
autour de dany
le rouge dans
la ville ouvrière où j'habitais.
après les grenades volaient, baston baston.
le faroueste.
le
collectif ça peut être ça.
je
regrette que la conquête de l'espace et la révolution
se soient arrêtées faute de budgets :-(
évidemment
avec des propos comme ça
on est à la limite de la ringardisation tout le temps.
eh ben, je prends le risque.
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