Fébrile, j'ouvre mon mail en attendant ton verbe comme un junk attend sa dose. Je retiens ce moment précis où mon doigt frappe le clavier d'un hypothétique "tout recevoir cap/Pomme/M)" Feverish, I open my mail while waiting for your verb as a junk awaits its amount. I appoint this precise moment or my finger strikes the keyboard of hypothetical " all to receive cap / apple / M) " |
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Par ces mots doux ou âpres, puissants comme une liqueur, qui m'embrasent en un feu de couleurs et musiques, c'est ton âme qui s'écoule dans mes veines. Minuit déjà et je me sens transparent, coeur de cristal balayé de brises marines; attendre immobile, l'instant où tout mon corps se mettra en mouvement. Corps tendu vers un corps imaginaire dont l'absence m'emporte plus que la matière en une transe hypnotique. Peu à peu, tu m'apparais, ombre incertaine habitée de musiques silencieuses, promesse d'un voyage incestueux aux rives de nous-mêmes. Je ferme les yeux pour mieux te regarder te promener en moi comme en ta maison. Encore je tends les bras en t'appelant "encore!" Injecte encore une fois les mots qui me mènent en douceur au rêve de nous-mêmes. Et même si je sais qu'il me faudra sans cesse refaire ce chemin à l'envers, mes pas fouleront des graviers de pouzzolane, les bras nus, offerts aux landes de ronces, je couperai à travers champs durant cents nuits bleutées et cents matins de nacre pour m'agenouiller un jour sur les sables de la mer. Mais la mer se retire, il ne reste sur la plage que la trace de tes yeux rivés à l'horizon. Fragile ligne de fuite vers un autre nulle part, où je ne serai pas, d'où je ne pourrai t'appeler. Je veux sentir encore ton âme vibrer, au-delà des murs de verre, au-delà des murs de pierre. Enfonce les portes ouvertes, infiltres-toi. Pour que je ne sois plus moi, pour que je devienne toi. J'entends les choeurs d'hommes qui font trembler les vitraux de notre temple cathodique, mais le vin qui coule dans ma gorge brûle lentement les contours imprécis et doux de ton visage. Visage qui me parle d'une réalité inaccessible. Le monde se dérobe à mes sens. Qui suis-je ? est-ce que j'existe encore dis-moi, quand je pars dans la nuit pour te rejoindre, toi que je ne connais pas... By these words soft or harsh, powerful as liquior which set me ablaze in a fire(burst) of colours and music, it is your heart that flows through my veins. Midnight already and I feel transparent, crystal heart swept by the sea breeze, waiting motionless, the instant when my whole body is set in motion. Body tends towards an imaginary body whose absence carries me further than matter in a hypnotic trance. Little by little, you appear to me, uncertain shadow, inhabited by the silent music, promise of an incestuous voyage to the banks of ourselves. I close my eyes so I can see you better, walking in me as in your house. Again I tighten my arms in calling you "again!". Once more inject the words that take me softly to the dream of ourselves. And
even if I know I will unceasingly retake this path, my steps pressing
the pozzalana gravel, naked arms, offered to the bramble moors, I will
cut through fields for a hundred bluish nights, a hundred lustred mornings
to one day kneel on the sea shore(sands of the sea). But as the tide
ebbs, nothing remains on the beach save the trace of your eyes fixed
on the horizon. Fragile escape towards another nowhere, where I will
not be, where I will not be able to call you. I want to feel once more
your soul vibrate, beyond glass walls, beyond rock walls. Pass through
the open gates, infiltrate. That I am no longer me, that I become you.
I hear choirs of men that shake the stained glass windows of our cathode
temple, but the wine that runs down my throat slowly burns the imprecise
soft contours of your face. Face that talks to me of an inaccessible
reality. The world is concealed from my view. Who am I? Do I still exist
I ask, when I leave in the night to rejoin you, you that I do not know... (translation : thanks to John Paul Bichard, UK) |