L'Empire Monsanto
proposition d'Henri Gueguen
(in process)
En plein chantier d'arrachage de bambous, j'avais entrepris avec ma petite famille de créer ces petites choses à 3 pattes que l'on voit ici au sol. Puis, faisant une petite pause, je suis tombé sur ces plantes qui sont maintenant posées en bouquet dans le vase devant vous : de la ravenelle, une "mauvaise herbe" (wild herb).
Et je me suis souvenu d'une information, lue récemment dans une revue, annonçant qu'un gène du colza (koolzaad, cole-seed) modifié par la firme Monsanto pour permettre à cette culture de résister aux désherbants, était susceptible de se transmettre à cette ravenelle.
Monsanto veut donc modifier le colza pour qu'il résiste aux herbicides produits par la firme ... [tout jardinier connaît l'existence du fameux Round-Up ]
...mais voici qu'une plante se met à résister à sa destruction programmée : Quelle audace !
Et je me suis demandé : pour Monsanto, est-ce un Echec ?
Ou ne serait-ce pas plutôt un Succès ?
Eh bien, oui, je penche carrément pour Succès. Car non seulement Monsanto va pouvoir élargir ainsi la gamme de ses produits, en mettant sur le marché un nouvel herbicide, spécialement conçu contre la ravenelle (de menus bénéfices supplémentaires pour cette firme), mais surtout, seul Monsanto connaîtra précisément l'identité de cette ravenelle modifiée, et donc seul Monsanto sera en mesure de fournir le désherbant ad hoc.
La lutte sera-t-elle plus rude
- entre les firmes engagées dans cette colonisation de la moindre parcelle du règne végétal, sans oublier les hommes qui vont avec... (Monsanto, Novartis, etc.)
ou
- entre ces firmes et le Vulgaire démocrate ?(simulation : Tamara Laï)
J'ai donc représenté l'église Monsanto de cette manière.
Verticalement : le circuit du gène "sauteur", depuis la semence de colza modifiée vers la ravenelle.
Horizontalement, au sol : le circuit de l'argent, qui va toujours à vitesse accrue, comme dans un accélérateur de particules, et qui définit une zone où seul est admis le dogme de la stricte rentabilité financière à court terme, tout le reste étant repoussé en périphérie et âprement combattu comme hérétique. (pour ceux qui ne voient pas l'image à travers les lignes ci-dessus,
l'installation est posée au sol, mesure 5,5 m de long, 2,5 de large, 1,5 de haut, elle est constituée de bambou, de ravenelle et de semences, une longue perche de bambou surplombe le tout en un équilibre très précaire). Cette installation peut être louée, pour être reconstituée en un autre lieu.Henri Gueguen
(Notice mise à disposition des visiteurs de son installation végétale temporaire à Locronan, juillet 2000)
© 2000