lourd était mon corps comme une pelletée de terre jetée sur ma poitrine
terre quittant mon corps
la bouche sèche d'une soif qu'aucune eau jamais ne pourrait désaltérer
mon esprit dérivait

avais-je froid ?
le souffle me manquait
images et sons voilés, déjà je ne percevais plus les miens...

soudain, la lumière a déferlé par vagues successives, submergeant tout ce qui était ma vie. Je flottais, bercée par des vibrations inconnues, portée par un chant surhumain. Etait-ce un ange qui chantait pour moi ? j’ai suivi la voix et la lumière, passé la porte, franchi le seuil ; au-delà, les formes étaient incertaines. Ce n’étaient que vapeurs diffuses que mes mains tremblantes rencontraient. Encore quelques pas et peut-être... Le courant se fit plus violent. Le chant maintenant occupait tout l’espace. Glacée, je cherchais en aveugle l’ange qui se jouait de mon humanité. Je voulus m’enfuir, mais la porte avait disparu. La nuit étendait ses ombres tristes. Personne ne m’entendait, personne ne venait... tl