art Libre & création collective en réseau

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> Tamara : peut-on intervenir dans tes textes, peut-on les illustrer ?

> Nadine Manzagol : Bien sûr, je les partage volontiers avec ceux qui y trouveront matière à rebondir, à d'autres ré-créations... (qu'elles soient plastiques ou textuelles). Seul voeu : que la proposition initiale de la fiction reste quelquepart distincte de l'oeuvre collective. Pour mieux appréhender les frontières instables entre une subjectivité particulière et les rencontres plurielles qu'elle pourrait susciter.

> Tamara : je trouve cela aussi très riche
le "fusionnel" ne doit pas être une réduction
mais une ouverture vers plus de nuances, vers quelque chose qui autrement n'existerait pas

> Nadine :
Je m'étais interéssée au Y-king il y a plusieurs années : j'y voyais en chacune des figures un fragment de lumière participant d'une révolution solaire cyclique : telle ou telle, isolément gardant sa propre singularité, une certaine homéostasie, mais pouvant aussi se combiner librement à d'autres en des ensembles
de hasard et de nécessités capables d'en renouveller les significations, et le 'jeu". (Rejouant en cela le" je" qui nous joue et ainsi exède la notion de "sujet" vers un passage à d'autres dimensions : comme des hologrammes qui en chaque point contiennent la notion de l'ensemble). Il est vrai qu'on l'appelle aussi "le livre des mutations" (...)
La création collective en réseaux pourrait elle mettre en oeuvre de tels processus ? J'aimerais le croire sans pour autant verser dans les confusions pseudo-modernistes mais quelqu'un a écrit un jour les hommes pouvaient à leur insu être vecteurs d'une transmission implicite (une sorte de programmation qu'ils inscrivaient jusqu'à ce qu'elle s'accomplisse dans sa cohérence enigmatique).

> Tamara : la conscience collective passe-t-elle par l'assimilation consentie de la part de conscience de l'"autre" ? Je ne sais pas comment ça fonctionne ni par quels moyens ça passe (si, le Web, mais encore...) nous serions un peu comme des aveugles qui compenseraient leur handicap, par un sur-développement d'autres facultés de perception non pas "La machine de vision" mais la machine de perception extra-sensorielle et d'intuition encore faut-il accepter d'ouvrir les portes, d'abattre les barricades et ses cartes, accepter d'être pénétré par la conscience (ou inconscience) de l'autre
consentir le libre échange pour accéder à une autre identité qui n'est plus celle du "Je" habituel...