Mon premier voyage à Wudang Shan (2009

Point de préliminaires, passons à l'essentiel : je m'envole d'Amsterdam vers Beijing, et dans cet avion qui s'enfonce dans la nuit, je découvre le vrai thé chinois : naturel, parfumé, délicieux, servi par de grâcieuses hôtesses fines et pâles comme de la porcelaine.
Au matin, nous survolons la Mongolie et ses paysages lunaires, le désert de Gobi et des chaînes de montagnes bleutées. Ensuite, ce seront les gorges vertes et les vallées, les lacs et les fleuves dont les anneaux serpentins se délient à l'infini.

Atterrissage Il pleut, un ciel gris opaque recouvre l'aéroport mais malgré la moiteur de l'air, je ne ressens pas la pollution tant décriée par les journaux.Des dizaines de passagers de notre boeing, il ne reste plus que quelque foreigners vaguement désorientés dans ce lieu quasi désert. Les formalités sont multiples, mais il règne globalement une atmosphère détendue. Les contrôles sont effectués par des personnes assez jeunes, parlant anglais, hélas j'avoue ne pas bien les comprendre. Quant à ma connaissance du chinois (mandarin), elle se limite à quelques expressions rudimentaires.
Je ne me sens pas tout à fait à l'aise, avec la peur de me tromper de sortie, ou que sais-je... mais j'ai décidé d'avoir confiance, et ce quelque chose d'optimiste me conduit dans la bonne direction.

La Chine, c'est plein de chinois... et les occidentaux (que les chinois appellent 'longs nez'), sont plutôt rares.Ces chinois très communicatifs et souriants n'ont pas du tout l'air opprimé !Pas de bousculades ; à Beijing, du moins du côté "international", tout est très propre, bien structuré et je n'ai encore vu personne cracher à terre (mais j'en verrai par la suite...)
Je prends une navette pour le Terminal 2 et mon avion vers Xiangfan, au nord de la Province du Hubei. Et l'étendue des distances me ramène à un niveau de vue quasi lilliputien, du moins pour une ressortissante belge !
Encore quasi 2h de vol, l'avion a du retard, cela ne me rassure pas. Très peu de foreigners dans ce vol d'Air China. Quelqu'un du LiYang Institute doit venir me chercher, mais qui ? et me reconnaîtra-t-on ? autant de questions inutiles car bien qu'étant quasi au bout du monde, ils n'en sont pas moins organisés !
Mais je suis fatiguée et c'est d'un pas nonchalant que je parcours, sur le tarmac, la distance qui me sépare du petit aéroport de Xiangfan.

Ces chinois très communicatifs et souriants n'ont pas du tout l'air opprimé ! Pas de bousculades ; à Beijing, du moins du côté "international", tout est très propre, bien structuré et je n'ai encore vu personne cracher à terre (mais j'en verrai par la suite...)
Je prends une navette pour le Terminal 2 et mon avion vers Xiangfan, au nord de la Province du Hubei. Et l'étendue des distances me ramène à un niveau de vue quasi lilliputien, du moins pour une ressortissante belge !
Encore quasi 2h de vol, l'avion a du retard, cela ne me rassure pas. Très peu de foreigners dans ce vol d'Air China.
Quelqu'un du LiYang Institute doit venir me chercher, mais qui ? et me reconnaîtra-t-on ? autant de questions inutiles car bien qu'étant quasi au bout du monde, ils n'en sont pas moins organisés !
Mais je suis fatiguée et c'est d'un pas nonchalant que je parcours, sur le tarmac, la distance qui me sépare du petit aéroport de Xiangfan.

Une heureuse surprise !... c'est Maître Tian Li Yang en personne qui m'attend à l'arrivée !
Vêtu d'un costume taoïste de lin blanc, ses cheveux impeccablement coiffés en chignon orné de la barrette d'argent horizontale, il me tend une main souple que je saisis fermement, car c'est ma façon à moi de serrer la main d'autrui, avec fermeté. Ou alors c'est l'enthousiasme...
Il faut savoir que les chinois ne sont pas prodigues en attouchements ; les embrassades ne sont réservées qu'aux intimes et dans de rares occasions, les collègues et amis se serrent parfois la main. Je prends donc cela comme une marque de confiance, et cela finit de me rassurer tout à fait. Il fait nuit noire et deux heures de route plus tard, nous atteindrons l'école. La route est moderne, les panneaux publicitaires, en chinois, ont un côté graphique.
Nous plaisantons, rions, avec mes quelques mots de chinois et puis, je ne sais pas, mais on arrive à se comprendre.La voiture est bruyante. Maïtre Tian met une cassette, une chanteuse chinoise actuelle, un peu de tradition, un peu de disco et de techno...
La route est longue et monotone. Pour se détendre, Tian fait quelques mouvements de mains ; même ses gestes les plus banals sont élégants et sensuels.
Le paysage se modifie, dans l'obscurité se dessinent, comme des seins dressés vers le firmament, des monticules de plus en plus présents, de plus en plus élevés. Les cigales chantent.

Nous voici à WudangShan.



La ville de tous les paradoxes Après avoir passé un portail grandiloquant, la lumière colorée d'une multitude de loupiotes vous assaillit. Même les arbres en sont décorés. Un noël en plein été ? célébration insolite d'un mythe éternel ? contamination capitaliste ? parc d'attraction asiatique ?
Je réprime un sourire... Mais ce ne sera que la toute première surprise d'un séjour enchevêtré de surprises, dans un lieu où les paradoxes font loi, où la splendeur côtoie la misère, le suprème raffinement rivalise avec l'hyperkitsch, et la grâce épuise la brutalité.



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